Vivre l’infidélité : pourquoi vous n’êtes pas coupable !

Eh oui ! Ce titre peut vous sembler étonnant. Pourtant, même si vous avez tendance à culpabiliser de vivre l’infidélité dans la vie de couple, sachez que ce n’est pas votre faute, que vous soyez celui qui trompe ou celui qui est trompé. 

Mais avant d’entamer votre lecture, je vous ai rédigé un article qui peut vous intéresser et qui précède celui-ci :

Vivre son infidélité : en découvrir les causes et significations

Ça vous étonne ? Pourtant c’est bien vrai : vous n’êtes pas responsable. Alors arrêtez de culpabiliser !

D’ailleurs, n’est-il pas vrai que vous ne choisissez pas spécifiquement de vous retrouver dans ce type de relation ? 

• Voilà ce qu’il se passe : vous rencontrez en permanence des hommes ou des femmes qui vous plaisent, mais qui sont déjà en couple. Vous devenez ainsi d’office l’amant ou la maîtresse de votre partenaire.
• Ou vous êtes en couple mais ne pouvez vous empêcher d’avoir des relations extra conjugales.

Combien de fois vous êtes vous confié(e) à votre meilleure amie(e) à pour vous plaindre de ne pas faire de rencontres qui débouchent sur une relation simple, où vous vous éprenez d’une personne qui est complètement disponible pour vous et vous pour elle ?

Vous avez au plus profond ce souhait de rester ensemble, avec une personne qui vous aime exclusivement, avec un partenaire qui vous donne la première place. Vous admirez certains couples qui semblent si soudés et amoureux…

Est-il possible de découvrir les raisons qui vous poussent vers l’adultère  pour survivre à l’infidélité ?

Ici, je le redis, nous ne sommes pas dans le jugement, oublions le côté moralisateur qui qualifie l’adultère comme un mal. Nous sommes des hommes et des femmes avec nos forces et nos défauts.

Voir ailleurs est souvent la seule solution pour certains, mais continuer votre lecture, vous aller comprendre que vous pouvez vous pardonner cela…

Voyons ce que signifie ce caractère infidèle, sous un angle nouveau. Un angle que vous n’avez probablement jamais vu.

Mais avant…

Connaissez-vous cette histoire ?

Dans la Chine ancienne l’empereur organise une fête somptueuse, musique et danses agrémentent la soirée. Les invités de l’empereur sont des ambassadeurs étrangers.

À un moment, un des convives trouve une couleuvre dans son bol.

La musique s’arrête, les danseurs restent figés. Que va-t’il se passer ? 

Tout le monde s’arrête de respirer ! Le silence est pesant.

Une porte s’ouvre. Le cuisinier parcours d’un regard la salle et se dirige vers le convive concerné. Il prend la couleuvre et l’avale. 

La musique reprend, les danseurs repartent de plus belle. La fête reprend.

Que pouvons-nous retirer de cette histoire ?

Le cuisinier a reconnu sa responsabilité. Par son geste, il assume sa faute. Le reste n’est plus important, il a reconnu sa responsabilité.

Vous n’avez pas à vous sentir coupable et vous n’êtes pas responsable des actes de l’autre.

Cependant en reconnaissant votre responsabilité dans ce qui a pu contribuer à créer le déséquilibre d’un couple, que ce soit conscient ou inconscient, cette manière de penser vous fera grandir.

Quelle sont les raisons qui font que l’infidélité fait partie de votre vie ?

Cela peut vous surprendre, mais en allant chercher les mécanismes familiaux, nous pouvons remonter à l’origine de cette crise et identifier ce côté infidèle qui marque vos relations.

La compréhension de ces mécanismes peut vous aider à mieux comprendre ce phénomène sans vous sentir coupable et en changeant ce scénario répétitif que vous vivez.

Quelles sont les raisons qui poussent l’un ou l’autre à être infidèle ?

Il nous faut revenir à une notion de base : le couple à 3.

Un couple à trois est un couple à deux auquel va toujours s’ajouter une 3e personne, cela devient un trio (ou un trouple, oui ce terme existe !)

• Un homme vit une aventure avec une personne qui est déjà en couple, ils sont trois. 
• Une femme vit une aventure avec un homme qui est déjà en couple, ils sont trois. 

Le mécanisme familial va nous parler de relation à 3, et de couples, bien sûr.

Quel est le mot clé dans ce couple à trois ?

C’est : AIMER et ÊTRE AIMÉ(E)

Tout est là … il ne faut pas aller chercher ailleurs.

Aimer et être aimé prend place dans la triade familiale composée du père, de la mère et de l’enfant.

Dans cette triade, il existe plusieurs modes de communication possibles.

(triangle père/mère/enfant) dessin

Nous avons en haut a gauche A: la mère , à droite B: le père et dessous nous avons C: l’enfant (fille)

Cette famille vit sur une communication particulière, voyons ce que cela donne si l’enfant est une fille :

(J’ai fait un distingo entre garçon et fille, car vous allez voir que le cuple a trois n’est pas vécu de la même façon par les hommes et les femmes).

• La mère a une forte personnalité 
• Le père ne sait pas s’imposer face à son épouse 
• Leur fille ne peut communiquer directement avec son père 
• Leur fille, à chaque fois qu’elle désire communiquer avec son père, ne le peut pas

Le père demande à sa fille de passer par la mère pour communiquer avec lui. Ce qu’il faut comprendre est que l’enfant, pour communiquer avec son père, doit passer par la mère. Elle n’a jamais la possibilité de connecter avec son père directement. Celle-ci demande à sa mère, le père répond à la mère. Puis la mère redonne l’information à leur fille.

Le résultat est que leur fille est en manque de père. Elle bénéficie très peu de lui. Elle n’ai jamais la chance de l’avoir pour elle. Celle qui l’empêche d’aimer et d’être aimée directement par son père est bien la mère. Ça se fait de manière consciente ou inconsciente. 

Une des conséquences est que  la mère et la fille deviennent des rivales. Elles sont rivales, car elles désirent toutes les deux l’amour du père. On peut dire que l’objet du désir est l’amour du père. Et chacune va se le disputer. Cela va créer beaucoup de confusion dans l’esprit de la fille qui a du mal à prendre sa place.

Une autre conséquence de ce mode de communication dans la triade, est que l’enfant se sent illégitime. Elle est dominée par l’omniprésence de sa mère, qui ne lui laisse que peu de place. À ses yeux, sa mère est légitime, mais pas elle. Cette douleur va être inscrite au plus profond d’elle, et elle pourra l’amener plus tard, à récréer ce couple à trois dans sa vie d’adulte.

Dans cette situation, on ne peut pas dire que la fille vit l’adultère à proprement parler, personne n’ a trompé personne, mais ce scénario à trois va l’amener à trouver des partenaires qui sont déjà en couple, dans sa future vie amoureuse.

Voyons ce que ça peut donner dans la vie… ça vous parlera peut-être…

Quand elle devient adulte, elle s’installe dans la vie. Elle souhaite faire couple et, éventuellement, devenir mère.

De manière inconsciente, elle peut attirer dans son univers amoureux, un homme qui sera déjà en couple, qui sera déjà le mari d’une autre. 

• Soit, elle veut faire un vrai couple à deux et avoir cet homme pour elle, qu’il devienne son mari. Elle rêve d’une relation exclusive, pas d’une liaison.
• Soit, elle souhaite avoir une relation avec un homme qui est pris, disant que ça l’arrange, que cet homme ne soit pas complètement disponible pour elle. Avoir une simple liaison ne la dérange pas.

Dans les deux cas, cette jeune femme est prise au piège du schéma qu’elle a déjà vécu enfant, avec son père et sa mère. 

Comme elle ne peut toujours pas accéder à l’homme, elle va revivre la douleur d’enfant qu’elle a connu petite, dans cette triade familiale. 

Cela la renvoie à l’époque où elle devait laisser sa place à la mère dominante.

Elle peut se défendre de vouloir donner de l’importance à l’amant, mais au fond d’elle, la douleur d’enfant revient à la surface et le jeu amoureux devient un couple à trois.

Elle souffre de ne pas avoir cet homme pour elle. L’autre, la légitime l’en empêche.

Adulte la jeune femme veut “ravir” à sa rivale, l’homme qui n’est que l’objet du désir, que nous avons décrit au-dessus. 

Elle va se retrouver dans la même position que quand elle était enfant et voudra à tout prix “conquérir” celui, qui enfant, n’a pas su ou n’a pas pu communiquer avec elle.

Vous comprenez mieux pourquoi je vous disais que nous n’avons pas besoin d’avoir une histoire d’ infidélité dans notre famille, pour en être nous-même victime dans notre vie d’adulte ?

Voyons ce que cela donne si l’enfant est un garçon :

Le mot clé reste le même : AIMER ET ÊTRE AIMÉ

Nous sommes dans une triade familiale dans laquelle, le garçon sera aimé ou élevé par deux archétypes féminins, la grand-mère et la mère, la mère et la nourrice, la mère et sa sœur, la mère et un substitut maternel.

Le garçon vit un dilemme intérieur : qui est sa mère ? 

La mère biologique ou la mère psychologique ?

Celle qui lui a donné la vie ou celle qui lui a donné de l’amour ?

Ce choix d’enfant le taraudera toute sa vie.

La douleur est qu’il ne peut choisir, la meilleure solution est d’avoir auprès de lui ces deux archétypes maternels et si possible en une seule personne.

Le garçon devient adulte et s’installe dans sa vie. Il épouse une personne qui peut devenir la mère de ses enfants. 

Encore une fois la douleur d’enfant va se réveiller. L’enfant devenu adulte va attirer dans son univers une partenaire avec qui il va avoir une relation amoureuse, hors de son mariage, en plus du couple qu’il forme avec son épouse. Le mécanisme familial qu’il a vécu fait qu’il trompe sa femme.

Son attirance est dictée certainement par les qualités de l’amante, mais elle est surtout induite par la volonté inconsciente de retrouver les deux femmes de sa vie qui ont bercé son enfance.

Ainsi la femme légitime de l’homme ne remplit pas son vide d’amour. Il lui faut être aimé par deux femmes. C’est sa demande d’amour d’enfant. Il peut aimer son épouse, mais il doit remplir aussi son vide d’enfant pour se sentir rempli.

En choisissant une autre femme, il comble sa douleur d’enfant de devoir choisir entre maman gentille et maman méchante, la mère biologique et la mère affective, celle qui est dure et celle qui est gentille. 

Voici donc les deux mécanismes familiaux qui expliquent pourquoi tant de personnes vont vivre l’infidélité.

Celle-ci est créée par ce manque d’amour, de confiance et de légitimité vécu enfant…rien de plus.

Comment ne plus subir son  infidélité ?

Ne plus subir l’infidélité, c’est accepter et comprendre qu’il faut regarder le mécanisme familial, sans peur ni culpabilité, même quand cela fait peur !

Ne plus subir l’infidélité, c’est aller chercher la douleur d’enfant qui se réveille et savoir se pardonner pour retrouver la confiance.

C’est ne plus voir dans ce jeu amoureux douloureux une fatalité qui serait due à un mauvais sort ou à une culture de la malédiction.

Ne plus subir l’infidélité, c’est poser enfin une parole dans le couple, mettre à plat les bonnes questions, poser une parole du passé, une parole du présent et une parole du futur avec beaucoup de bienveillance pour pouvoir pardonner.

Ne plus subir l’infidélité, c’est de ne pas rester prisonnier d’une épée de Damoclès au-dessus de votre tête. Ne jouez pas le rôle de Pénélope qui attend son Ulysse, il ne faut pas rester pas dans la menace latente que votre conjoint va recommencer.

Ne pas subir l’infidélité, c’est arrêter de vouloir changer pour satisfaire le partenaire, pour le retenir, pour prouver que vous êtes meilleure que la rivale. Cela changera peu de choses, car ça ne parle pas de soi, mais de l’autre et de son histoire passée. Alors n’en faites pas trop !

Ne pas subir l’infidélité, c’est arriver à parler des vrais problèmes, à dire les choses, définir et pardonner les vraies fissures dans le couple, de travailler sur ces mécanismes familiaux qui sont devenus toxiques pour nous et notre conjoint.

Ne pas subir l’infidélité, c’est souvent apprendre à aimer et à être aimée de manière différente, parce qu’on ne s’aime jamais trop et que c’est le point de départ de la guérison. 

Conclusion

Ces mécanismes familiaux, au cours de mon expérience, de psychogénéalogiste, je les ai révélés à des dizaines de couples, d’hommes et de femmes, dans la tourmente. 

Je les ai aidés à réfléchir autrement, à apporter un éclairage humain et nouveau, pour que chacun comprenne que cette crise n’est pas une fatalité, que ce couple peut encore s’aimer et que la meilleure solution est d’accepter sa propre vulnérabilité et celle de votre partenaire.

Souvenez vous, le mot clé est toujours aimé et être aimé.